vendredi 8 février 2013

Jour 24 → Pondichéry

Nous continuons à ralentir notre voyage et à nous préparer au retour en France. Enfin, ralentir, façon de parler !

Ce matin, 5h de route pour rallier Tranquebar à Pondichéry...
J'ai fait la plus grande partie de ce voyage à moitié coucher sur le tableau de bord. Un mois de route commence à me faire mal dans tous les os.
Surtout que nous avons passer une très mauvaise nuit.
Trop épuisés pour parvenir à s'endormir nous n'avons réussis à fermer les yeux que très tard. Et à 5 heures du matin, le faussement tranquille village de Tranquebar à commencer à se réveiller.

Tout d'abord, c'est l'appel du muezzin à la prière. La mosquée n'est pas située très loin, nous ne perdons donc pas une miette de sa voix de stentor. Ensuite, moins cocasse, c'est le réveil pour les petits pensionnaires de l'orphelinat d'à coté.
De hauts-parleurs éraillés surgit une voix juvénile et faussement joyeuse. Une musique entraînante débute pour aider les enfants à se lever.
C'est en hindi, bien sûr, alors nous n'en comprenons pas un mot, mais la voix me fait penser à l'URSS communiste, à la fausse joie de vivre qui dissimule une menace latente, aux yeux collés par le sommeil et la tête qui résonne de la musique.
Nous tournons pour trouver le sommeil durant cette interminable chanson et on ne peut s'empêcher de se dire que le dernier à se lever sera exécuté.

Du coup, le voyage à été très pénible.

A peine une courte pause dans un temple magnifique sous un soleil radieux.
Les enfants d'une école s'ébattent sur la pelouse, jouant au ballon avec le professeur. Les adultes sortent du temple après avoir fait leur offrande, un peu de cendre sur le front.
En haut, sur un échafaudage en bois perché à des dizaines de mètres du sol, des hommes nettoient les statues à la brosse et l'eau coule le long de l'édifice.
A l'intérieur du temple, les statues de part et d'autre de l'allée centrale sont plongées dans l'obscurité, à peine éclairés par de vagues bougies votives. Dans la pénombre, elles ont vraiment un visage redoutable et semblent en colère.
Dans le fond, après une alcôve plongés dans pénombre, on parvient au dieu tutélaire de ce temple. Il est immense, imposant, sculpté dans une pierre noire et semble provenir d'une autre planète.

Arrivé a Pondichéry.

Notre homestay est enchanteresse, les odeurs capiteuses qui émanent du jardin sont presque trop entêtantes. Il est déjà 14h30 et nous n'avons toujours pas manger. De l'autre coté de la route, nous nous attablons à l'Alliance Française. La carte nous fait saliver : pâtes au beurre, crevettes sautées à l'ail, assortiment de fromages ou de charcuterie, quiche lorraine et sa salade ! Nous commandons, tout excités et c'est la douche froide.
Pour conserver la fraicheur des produits, il arrive très souvent que la moitié de la carte d'un restaurant soit « avaluable », non-disponible.
Giovanna prendra des pâtes au beurre, Nina un croque madame, Stéphanie une salade de poulet au vinaigre balsamique et moi, mes espoirs terriblement déçu, je me rabat, maugréant sur un pauvre hamburger poulet que je mange sans joie, pensant à l'assiette de charcuterie qui vient de nous passer sous le nez.
Mais heureusement, l'assiette de fromage, elle, est « valuable ». Lorsque le pauvre serveur l'amène, avec de vilains morceaux de pain de mie, nous nous jetons dessus comme des affamés.
Et ce n'est pas la confiture sur le coté de l'assiette ou les drops de chocolat qui parsèment le fromage de chèvre qui nous gênent.
Bon sang, on ne s'est même pas rendu compte à quel point cela nous à manquer avant d'en remanger...

Le reste de l'après-midi, nous le passons à déambuler dans Pondichéry. Nous visitons un temple où de nouveau un éléphant vient bénir les passants qui lui glisse un billet dans sa trompe.
Un homme sur le bas-coté de la route est assis sur le trottoir, sur une couverture dépliée. Sur un des coins, une pile de carte. Je lui demande de quoi il s'agit. Il parle un sabir indien-anglais-francais qui ne m'éclaire pas beaucoup.
Il me fait signe de m’asseoir et me demande mon prénom. Lorsque je lui dit, il ouvre une petite cage sur le coté que nous n'avions pas remarquer et une perruche en sort, clopine jusqu'au paquet de carte et commence à prendre la première de la pile avec son bec. Puis la seconde, puis la troisième etc etc. Arrivé au ¾ du paquet elle s’arrête et vient donner la carte à son maître. Ce dernier la déplie et me regarde en souriant. Un portrait de Ganesha était plié à l'intérieur. Il me donne une feuille de papier plié en quatre, celle que l'on réserve aux touristes et me dit la bonne aventure.
Nous y passerons tous.
Stéphanie héritera de Lakshmi, Nina de la Trinité (dont j'ai oublier le nom (Stéph me dit qu'il s'agit du Trimurti)). Quand à Giovanna, elle sourit de plaisir car lui est échue le frère de Ganesha (dont j'ai aussi oublier le nom). Elle est mon frère, rien ne peut la rendre plus heureuse sur le moment.

Ensuite nous continuons dans un jardin, dans des magasins d'artisanats sans grand intérêt et finalement, après un long périple, nos pas nous mènent à Baker Street, dont le symbole est bien sur le célèbre Sherlock Holmes et dont la spécialité n'est autre que la pâtisserie française bien sûr !

Les filles font de nouveau une cure spéciale de produits français, qui sont excellents. Un flan pâtissier et un gâteau au chocolat. Dans les vitrines réfrigérées, on trouve également du fromage, de l'emmental râpé et du chorizo.

Plus tard le soir, nous allons dans un restaurant spécialisé en cuisine française, italienne, indienne et d’Asie du sud-est.

Nous mangeons (enfin surtout les filles) du pâtée de foie et des pates aux fruits de mer.

De mon coté, si depuis quelques jours je peste contre la cuisine indienne et que j'ai envie de nourritures françaises, je commence à prendre conscience que dans quelques jours je serais de retour à Lyon.
Je commande des chapatis (not avuable), du raïtha de tomate, du chicken kebbab, et du garlic rice. Je suis bien décidé à en profiter jusqu'au bout !

Demain, un peu plus de détails sur Pondichéry et son immense communauté de français, touristes ou autres, que l'on entend parler francais de partout et que même dans les restaurants on peut presque commander en français (suffit de savoir ce que signifie « Not Avuable »...)








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