Ce matin nous avons emprunté un char à
bœufs. Nous sommes toujours dans Chettinad et nous avons utiliser ce
moyen de locomotion pour faire le tour du vieux quartier, celui où
est installer notre « mostel » comme disent les filles.
C'était très sympa et ça nous à
laisser le temps d'admirer ces magnifiques propriétés, pour la
plupart en sinistre état, qui pullulent dans le coin.
Nous avons croiser un groupe d'une
vingtaine de personnes en train de déjeuner au milieu de la route
sur des chaises en plastiques. Ils ont sourient en nous voyant
passer, nous adressant des signes de la main et nous conviant à
partager leur petit-déjeuner. Un peu plus loin, des camions de
toutes les couleurs donnaient un air de cirque manouche à
l'ensemble. Encore un peu plus loin, enfin, faisant face a l'étendue
d'eau ceint dans un immense bassin carré qui se trouve dans tous les
villages ici, une réalisateur et son équipe installer devant une
caméra nous à fait des signes de la main. Les indiens nous
prenaient en photos, nous les prenions nous en photos. Bref, rien
d'inhabituel après 3 semaines en Inde du sud.
Ces bassins dont je parle sont
surprenants. Ils sont donc présent dans quasiment tous les villages
que nous avons traverser. Des volées d'escaliers descendent dans
l'eau sur tous les cotés. Et sur chacun, on peut apercevoir des
hommes en train de se laver, des femmes faisant la lessive ou encore
des pêcheurs ramenant un peu de poissons !
Ce plan d'eau semble être un élément
important de la culture villageoise indienne. On les trouve devant
les temples.
Un peu plus tard, en voiture, nous
avons stopper devant un temple situer sur une sorte de promontoire en
plein cœur d'un village.
Notre guide nous à demander si nous
souhaitions nous y arrêter, en nous précisant que nous étions en
route pour aller en visiter un autre, plus important.
Mais après avoir peu hésiter nous
avons finalement décider de nous y arrêter tout de même. Les
temples sont une de nos destinations préférer tant l'ambiance y est
palpable.
Et le petit marché couvert situé
juste devant nous faisaient un peu de l’œil et a achever de nous
convaincre.
Si j'ai un conseil à donner aux
voyageurs en Inde, c'est de bien prendre le temps de se perdre, de
sortir des sentiers battus. Si l'on ne peut jamais savoir à quoi
s'attendre, la surprise n'est jamais décevante.
Le petit marché était typique, abrité
de la chaleur su soleil par un toit. Dans le fond, un échafaudage en
bois ceignait un temple en pleine construction. Lui faisant face, un
autre temple superbe mais petit finissait de perdre la couleur vive
de ses statues.
Entre les deux, une volée de marche
inégale conduisait au temple. Le devant des marches était peint en
stries rouges et blanches. Lorsque l'on se placait le regard à
fleur, cela donnait une étrange sensation. Des colonnes espacées de
quelques mètres achevaient de donner un coté majestueux a ce
temple.
Sur la droite, un groupe d'hommes assis
en tailleur sur le sol discutait en surveillant du coin de l’œil
un éléphant maquillé d'un bindi blanc qui donnait la bénédiction
aux pèlerins avec sa trompe. Sur les marches, des empreintes de
pieds de toutes les tailles étaient gravées dans la pierre, pour
nous ne savons quelle signification.
Quelques niches disposées de chaque
coté de la montée abritait de petites statues revêtus d'un dhotie
ou d'une toge devant lesquelles brulaient en tremblant des mèches
dans une coquille remplie de graisse.
Arriver en haut, avant de pénétrer
dans le temple proprement dit, un grand comptoir grillagée sur
laquelle était fixé un panneau en bois rempli d’inscriptions en
hindi et tenus par des prêtre donnait au lieu un coté très
« banque divine »
Ces panneaux avec des prix se
retrouvent dans presque tous les temples que nous avons visiter.
La religion hindou semble entretenir un
étrange rapport avec l'argent. En tout cas étrange dans notre
conception du divin.
Ici, chaque bénédiction, chaque acte
religieux semble avoir ses tarifs. Et dans un temple nous avons
assister au vidage d'un « tronc », c'était vraiment
quelque chose !
Les troncs ici sont des tubes ronds en
acier épais qui font la taille d'un cercueil. Une ouverture en bas
fermée par deux énormes cadenas permet de le vider. Pour cela, il
faut une demi-douzaine d'hommes pour manipuler le tronc et l'amener
dans un coin. Ensuite, les hommes étendent un dhoti par terre, qui
est une pièce de tissu d'environ 2m sur 70cm et commencent a ouvrir
le clapet.
Un flot de billets et de pièces s'en
échappent aussitôt. Le dhoti est instantanément rempli et
remplacer par un autre. Rapidement le bas du coffre se vide. Les
hommes plongent la main dedans pour en ramener encore. Et ensuite,
ils le secouent pour faire tomber un nouvel étage d'argent car
toutes les pièces et les billets s’agglomèrent à cause du poids
et forment des bouchons. C'est à nouveau un flot d'argent qui
tombent comme dans une machine à sous.
Les hommes remplissent ainsi facilement
une demi-douzaine de grande boites métalliques, des cubes de 50*50
qui seront trier l'écart.
Bref, ce matin nous avons donc ainsi
visiter deux temples.
Le premier dégageait une ambiance
particulière à laquelle nous sommes très sensible.
Le second, bien plus important, était
absolument magnifique, la moindre colonne ciselée avec un grand
souci du détail. Et dans l'alcôve du fond, le dieu tutélaire de ce
temple, un splendide Ganesh recouvert de plaque d'or, au cou ceint
d'innombrables colliers de fleurs et des offrandes jonchant le sol
devant lui. Des hommes et des femmes venaient pour le contempler un
instant avec ferveur. Un peu plus loin, ils prenaient un morceau de
feuille de papier journal spécialement découpé pour ça et
venaient donner une nouvelle obole à un prêtre qui leur présentait
un brasero auquel brûlait une flamme grasse. Les pèlerins passaient
la main en coupe au dessus de la flamme et se passaient les mains sur
le visage, comme si le feu les lavaient. Ensuite le prêtre déposait
dans le journal un peu de cendre. Les fidèles s'en frottaient le
front et du pouce et de l'index se laissaient une marque de chaque
coté de la gorge.
Ensuite nous avons fait les
« boutiques » devant le temple, qui avaient plus des
allures de marché, et nous avons acheter plein de petits objets pour
une bouchée de pain.
Plus tard, nous avons visiter le
quartier du marché artisanale, qui se trouve être en réalité une
rue des antiquaires.
Les bronzes et étains vendus ici sont
absolument magnifiques. On y trouve les statues de tous les dieux et
de toutes les tailles, chacune d'un poids considérable, massives. Et
les prix sont ridicules par rapport à ce que l'on peut trouver en
Europe. A vue de nez, environ 30X moins chère. C'est à la limite un
vrai crève-cœur de repartir sans rien. Mais il faut bien parfois
être réaliste...
Dans cette rue nous avons aussi vue des
coqs gros comme des chiens, et beaucoup moins engageant, et des
armoires-coffres-forts aux couleurs vives, avec des mains en guise de
poignées.
Ensuite, de retour a Chettinad, nous
avons été visiter une de ces fameuses mansions, transformée en
hôtel de luxe.
La récéptionniste nous à gentiment
demander si nous avions vu le film sur Chettinad et ses mansions.
Bêtement nous lui avons répondu que non, pensant qu'elle voulait
parler d'un film de Bollywood, tellement célébre ici qu'il était
impossible que même des touristes patentés comme nous l'aient raté.
Maheureusment elle parlait d'un
documentaire fait par la famille propriétaire de presque tout dans
le village et qui est une pub de 20 minutes à la gloire dans
l'ordre, de la famille, de l'hôtel, de la région et de toute
l'Inde.
Elle nous a donc conduit dans une
grande et belle salle où se trouvait plein de grands et beaux
fauteuils tous tournés vers une minuscule télé où elle nous à
laisser avec un DVD.
Après 5 minutes nous avons poliment
éteint la télé et expliquer que nous voulions prendre quelques
photos avant la tombée de la nuit.
Nous avons donc pu visiter une partie
de la mansion. C'est un établissement absolument superbe qui
scintille encore de toute la gloire passée de l'Inde coloniale. Des
volumes démentiels pour nous autre européens, une salle à manger
en pleine air pavée d'ocre et de bleu, des salles intérieurs aux
lustres en verre surchargés et bien d'autres merveilles encore.
Et quand on prend le couloir du fond,
celui qui débouche dans la salle à manger principale, on continue
encore un peu et l'on débouche sur une nouvelle alcove. Celle ci est
plus sombre, surement pour éviter d'attirer les moustiques et des
draps blancs qui ressemblent à des fantomes dans l'obscurité
naissante finissent de sécher. Une autre porte ouverte et l'on se
retouve dans une nouvelle petite cour éclairer par une ampoule nue
ou une vieille femme assise à même le sol mange dans un bol. Nous
n'osons pas aller plus loin, craignant de gêner en n'étant pas à
notre place alors nous rebroussons chemin, repartant vers la salle à
manger. Mais la cour possédait encore une autre porte en face de
celle par laquelle nous étions arrivés et ils nous à sembler voir
des enfants jouant derrière.
Nous repartons sans poser de questions
et reprenons le chemin de notre propre homestay.
Nous sommes des étrangers et nous ne
connaissons pas la culture et les rites d'ici.
Mais il est possible que ces mansions
soit comme ces énormes animaux sur lequel vivent toutes une colonie
d'autres bêtes plus petites, profitant tous ensemble de la même
manne. Que d'un coté pile, on trouve un grand hôtel aux charme
orientale et au confort occidental et que du coté face on trouve des
habitations propres et entretenues pour la population locale. Que les
uns payent pour les autres, et que les autres sourient aux uns.
Ça serait chouette comme idée non ?
La nuit commence à tomber, des gamins
nous font de grands signes de la main depuis le toit d'une maison.
Dans la lumière à contre-jour on ne voit pas leur visage et on
dirait des pantins dans un théâtre d'ombre.
Dans les arbres en contre-bas, des
centaines d'oiseaux foutent un joyeux bordel pour saluer la fin de la
journée.